Trois siècles d’occupation espagnole ont engendré de grandes modifications dans la structure urbaine de la ville médiévale. L’occupation s’est notamment matérialisée par l’ouverture d’une place d’Armes (place de la Perle), la mise en œuvre d’un système d’assainissement et la construction d’édifices cultuels : cathédrale, couvents et églises San Francisco et San Domingo, et église San Bernardino. Un port est également aménagé.
Vestiges de la porte de Canastel
© Alice Sidoli, 2016
Au-dessus de l’arche, on remarque, juste sous le plancher, une inscription portant la date de 1747.
Plan et élévation du portique de la place d’Armes, 1771
Espagne, Archivo General de Simancas, MPD, 04/111
Ce plan de 1771 présente un projet de création d’un portique autour de la place d’Armes, située au centre de la ville. Les élévations sont de style néo-classique dépouillé, avec des arcades en plein cintre au rez-de-chaussée et deux niveaux de baies rectangulaires. L’inscription toujours en place sur une des façades, atteste que les portiques - du moins une partie - avaient été réalisés en 1772. Il n’en subsiste aucune trace aujourd’hui. Au centre de cette place, la principale d’Oran, se dressait le monument au roi Charles III, aujourd’hui disparu.
Inscription, place de la Perle
© Alice Sidoli, 2016
Inscription sur une plaque de marbre située sur une des façades de la place.
Elle mentionne que : « sous le règne de Charles III, et sous le gouvernement d’Eugenio Alvarado, ont été réalisés ces portiques qui n’ont rien coûté aux œuvres royales ni aux finances publiques en l’an 1772 ».
Vue de la place de la Perle aujourd’hui
© Alice Sidoli, 2016
La mosquée occupe l’emplacement de l’ancien couvent San Francisco mentionné sur le plan espagnol de 1771.
Vue de la place de la Perle
© Alice Sidoli, 2016
À l’arrière-plan, l’immeuble qui porte l’inscription espagnole relative à la création des portiques.
Vue de la façade portant l’inscription commémorative
© Alice Sidoli, 2016
Bien que l’immeuble présente un ordonnancement régulier, il est aujourd’hui difficile de déceler, dans le rythme et la taille des baies, le portique à arcades et la façade dessinée au XVIIIe siècle.
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Plan des parcelles situées sur l’emprise de l’hôpital projeté par Juan Ballester, 1737
Espagne, Archivo General de Simancas, MPD, 29/097
Ce plan de 1737 représente l’emprise totale du site choisi par l’ingénieur Juan Ballester pour la construction d’un grand hôpital adossé à l’église San Bernardino. La moitié gauche du terrain est occupée par l’église et le couvent San Bernardino, mis en valeur par un tracé ombré, sur la partie droite sont figurées les propriétés qui seraient à exproprier, désignées par des lettres.
Plan et coupes de l'hôpital à exécuter pour la place d'Oran, juin 1737
Espagne, Archivo General de Simancas, MPD, 29/095
Cet autre plan de 1737 représente le plan du bâtiment projeté et ses élévations (en jaune), ainsi que l’église San Bernardino, seule construction conservée dans le projet (en rose) et qui deviendra, à l’époque française, la cathédrale Saint-Louis. On y voit aussi l’enceinte urbaine à l’arrière. Ce projet ne fut pas réalisé, mais c’est à ce même emplacement que sera construit l’hôpital Baudens par les Français, projeté en 1835.
Projet d'hôpital sur l'emplacement des ruines du colysée, 1835
France, Service historique de la défense, Vincennes, 1 H 1310
Ce document de 1835 issu des archives militaires françaises comprend deux plans. À gauche est représenté un état des lieux du site choisi par les Français pour y élever l'hôpital Baudens. On y retrouve l'église San Bernardino, désignée à gauche par l'appellation de « chapelle catholique ». L'emplacement choisi par les Français est le même que celui choisi un siècle plus tôt par les Espagnols pour leur propre projet d'hôpital militaire. À droite figure le plan de l'hôpital projeté (rez-de-chaussée).
Vue de la cathédrale et de l’hôpital construits par les Français
© Alice Sidoli, 2016
Ancienne cathédrale Saint-Louis, façade sur la ville
© Alice Sidoli, 2016
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Plan de l’église majeure d’Oran, 1734
Espagne, Archivo General de Simancas, MPD, 47/074
Plan, profil et élévation de la tour de l’église majeure d’Oran, 1735
Espagne, Archivo General de Simancas, MPD, 65/082
Ces deux documents de 1734, qui figurent dans un dossier sur les réparations de l’église majeure d’Oran, correspondent au relevé de cette église, la plus ancienne et la plus importante de la ville, et de son clocher. La forme du clocher semblable à celle des minarets islamiques et le plan de l’église suggèrent qu’il s’agit d’une ancienne mosquée réutilisée par les Espagnols après la prise de la ville (1509). Ce type de réutilisation a notamment été observé à la Giralda de Séville. La localisation de cette église, aujourd’hui disparue, n’est pas connue avec certitude.
Plan et profil du « conducto real » de la place, 1783
Espagne, Archivo General de Simancas, MPD, 04/104
Ce plan de l’ingénieur Ricardo Aylmer montre le profil de l’égout principal qui conduisait les eaux usées et les eaux de pluie ruisselant depuis la Meceta jusqu’à la mer. Il était destiné à préparer les travaux de réparations, reportés en jaune sur le profil. Est indiquée la position des regards et des accès, comme l’escalier dessiné en haut à gauche de l’image.
Plan, coupe et élévation de la nouvelle église conventuelle San Domingo, 1781
Espagne, Archivo General de Simancas, MPD-23-75
Sont indiqués sur les plans de l’église, les défauts de construction qui l’affectent en raison de la mauvaise qualité des mortiers.
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Plan et profil du môle en construction dans le port de cette place forte, Juan Bautista Mac Evan, 1739
Espagne, Archivo General de Simancas, MPD, 26/064
Au cours du XVIIIe siècle, plusieurs projets de jetée sont élaborés pour protéger le port. Le premier par Diego Bordick, ensuite en 1733 par l’ingénieur Juan Ballester, qui prévoit une jetée avec des batteries. Les travaux sont engagés en 1737 sous la direction de l’ingénieur Mac Evan.
Ce document de 1739 montre l’état d’avancement des travaux de reconstruction de la jetée qui avait été détruite un an plus tôt par une tempête. Il représente aussi en coupe le système adopté pour acheminer les matériaux : la pierre est extraite de la colline au-dessus du port, glissée le long d’une rampe et finalement précipitée au fond de la mer.
Plan, profil et élévation d’un entrepôt de blé projeté sur le port, 1780
Espagne, Archivo General de Simancas, MPD, 04/120
La réalisation du port s’accompagne de la construction d’entrepôts. En 1737, l’ingénieur Mac Evan projette un entrepôt de la Marine, tandis qu’un entrepôt de fourrage est édifié en 1744 par Antonio Gaves. Le bâtiment représenté sur ce plan de 1780 est un entrepôt de blé projeté et réalisé par Ricardo Aylmer.
Le magasin des subsistances édifié à partir de 1761 est aujourd’hui conservé. La zone portuaire a aussi accueilli des casernes, en particulier la caserne du bataillon d’infanterie datée de 1755.
Plan, façade et coupe des subsistances militaires en cours de construction sur le port, 1764
Espagne, Ministère de la Défense, Instituto de Historia y Cultura Militar, Archivo General Militar de Madrid, cartoteca, ORA-01-05
Porte monumentale du magasin des subsistances
© Antonio Bravo Nieto, 2015
Inscription au-dessus de la porte monumentale du magasin des subsistances
© Antonio Bravo Nieto, 2015
L’inscription mentionne : « sous le règne de Charles III, et sous le gouvernement du général Don Juan Martín Zermeño, inspecteur des régiments de la garnison, ont été construits ces entrepôts en l’an 1761 ».
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