À Alger, l’armée espagnole occupe, de 1510 à 1529, un ensemble de petits îlots rocheux situé à l’avant de la ville, appelé Al-Djezaïr (« les îles »). Les militaires y érigent un fort, le peñón, qui, fermant et dominant de manière stratégique le port, devient l’un des instruments du contrôle du trafic commercial et militaire de la ville. Après la perte militaire du peñón conquis par les Ottomans, l’armée espagnole tente à plusieurs reprises de reprendre le contrôle de la ville la plus prestigieuse du littoral. Les documents d’archives présentés, tous postérieurs à l’occupation espagnole, sont des vues depuis la mer dessinées entre 1563 et 1775 dans le cadre de la préparation de la reconquête de la ville.
Dessin d’Alger, 1563
Espagne, Archivo General de Simancas, MPD, 07/131
Dans ce dessin de 1563, la topographie et la densité d'Alger, cité entièrement fermée par des murailles et défendue depuis les hauteurs environnantes par plusieurs forts extérieurs, sont mises en évidence.
Plan d’Alger avec ses fortifications, 1603
Espagne, Archivo General de Simancas, MPD, 19/150
Plan d’Alger avec ses fortifications
et ses mosquées, 1603
Espagne, Archivo General de Simancas, MPD, 19/151
Plan d’Alger comprenant le port,
l’enceinte et les forts extérieurs
Espagne, Archivo General de Simancas, MPD, 19/149
Ces trois plans d’Alger sont une décomposition analytique de la ville : le premier offre un panorama général des tracés urbains, le second n’indique que l’emplacement des mosquées et le dernier le périmètre fortifié.
Dessin en perspective de la ville d’Alger et de son port
Espagne, Archivo General de Simancas, MPD, 07/164
Plan d’Alger et de son port
Espagne, Archivo General de Simancas, MPD, 07/165
Ces deux dessins rehaussés d’aquarelle offrent une représentation très détaillée de la ville, montrant des plans et des élévations des constructions majeures, avec des détails comme celui du souterrain passant sous la grande mosquée et reliant le rivage au centre de la ville. Ils sont extraits d’un rapport de 1612 de l’Italien Pietro Paolo Floriani (1585-1638), envoyé par le roi d’Espagne Philippe III pour étudier les fortifications d’Alger en vue de sa conquête.
À partir du XVIe siècle en effet, les pays d’Europe envoyaient régulièrement des espions cartographes pour renseigner les possibilités de conquête de la ville.
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Plan de la ville d’Alger et du port, 1749
Espagne, Archivo General de Simancas, MPD, 24/069
Sur ce plan sont représentées les défenses du port d’Alger. Elles s’appuient sur l’ancien fort espagnol du Peñón, sur la batterie qui courrait le long de la digue ainsi que sur les murailles de la ville scandées de tours. Certaines sont de facture archaïque, quadrangulaires et circulaires, tandis que d’autres sont construites suivant le modèle bastionné.
Plan d’Alger avec ses batteries, 1775
Espagne, Archivo General de Simancas, MPD, 07/066
Ce plan et le suivant sont issus d’une même série consacrée à l’expédition espagnole d’Alger de 1775. Établis dans une perspective stratégique et militaire, ils associent des données sur le relief maritime et terrestre de la baie d’Alger.
Sur ce plan, sont ainsi figurés, outre la profondeur de la baie et les zones de mouillages, le réseau des forts isolés (fort l’Empereur, fort Neuf…) qui protègent la ville.
Plan d’Alger et de son port, 1775
Espagne, Archivo General de Simancas, MPD, 10/018
Ce plan et le précédent sont issus d’une même série consacrée à l’expédition espagnole d’Alger de 1775. Établis dans une perspective stratégique et militaire, ils associent des données sur le relief maritime et terrestre de la baie d’Alger.
Ce plan présente une vue plus resserrée qui indique la position que les navires devront prendre pendant l’attaque en fonction de la portée de leurs canons.
Plan de l’îlot de la Marine, 1848
France, Service historique de la Défense, Vincennes, 1 H 509
Ce plan de 1848 montre les constructions nouvelles projetées par le génie militaire français sur le Peñón, rebaptisé îlot de la Marine.
Projet d’escalier pour la tour du môle
France, Archives nationales d’Outre-Mer, Aix-en-Provence, 2N30
Ce dessin établi en 1850 par l’architecte des bâtiments civils Hippolyte Viala de Sorbier montre le projet de restauration des Français pour la tour du Peñón construite par les Espagnols. On y voit à droite l’état actuel, à gauche le projet de restauration. En haut de la tour figure un blason aux armes de la Couronne d’Espagne.
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Alger. Le phare de l’Amirauté, carte postale
France, collection InVisu (CNRS/INHA), Paris
Le phare a été édifié sur la tour du Peñón construite par les Espagnols.
Alger, vue du phare depuis le nord
© Arnaud du Boistesselin, 2013
Alger, vue du phare depuis le nord
© Arnaud du Boistesselin, 2013
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