Le renforcement et la transformation des murailles médiévales commencent dès les premiers temps de l’occupation espagnole, mais les travaux les plus importants se déroulent ensuite en trois grandes phases.
Entre 1524 et 1532, les travaux sont menés successivement par Perafán de Rivera, le capitaine Hernando de Quesada et l’ingénieur Micer Benedito de Ravena qui, à la même époque, travaille aussi à Mers El Kébir. Les travaux sont poursuivis en 1555 par le capitaine et ingénieur Juan de Zurita. L’une des réalisations symboliques majeures de cette période est la porte d’Espagne, située à la pointe de la citadelle.
Une deuxième grande phase de transformations a lieu dans la seconde moitié du XVIe siècle. Elle vise à doter l’enceinte de bastions, selon les nouvelles règles de la fortification. Ces interventions sont conduites en 1563 par Juan Bautista Antonelli, en 1574 par Vespasiano Gonzaga, en 1577 de nouveau par Antonelli avec l’ingénieur El Fratín puis, en 1598 par Turriano.
Durant le XVIIe siècle, plus particulièrement dans son dernier tiers, la restauration de l’enceinte de la citadelle se poursuit. En 1692 la muraille possède déjà une tenaille commandée par le comte de Charny, et dessinée par l’ingénieur Hércules Torelli.
Au XVIIIe siècle, les ingénieurs Juan Ballester, Juan de la Ferrière et Pedro Superbiola exécutent d’autres travaux tandis que l’ingénieur Mac Evan rénove les portes de la ville (Tlemcen et Canastel). C’est aussi à cette époque que sont construits plusieurs nouveaux édifices à l’intérieur de la citadelle : un hôpital militaire, des casernes et une académie de mathématiques.
Plan de l’enceinte de la place forte d’Oran et voisinage immédiat, 1734
Espagne, Archivo General de Simancas, MPD, 31/013
Ce plan de 1734 de la fortification de la ville
(partie droite) et de la citadelle (orientée est-ouest sur la gauche) rapporte avec précision les modifications envisagées sur le tracé de l’enceinte urbaine du XVIe siècle (en noir). Sur la citadelle, on relève la présence d’une tenaille (lettre D) à l’extrémité ouest et du bastion de la Paja (chiffre 5) qui, sous les anciennes tours rondes, consolident les flancs sud et ouest, parties les plus exposées de la fortification.
Plan des édifices de la forteresse royale, leur état actuel, travaux de rénovation proposés, etc., 1744
Espagne, Archivo General de Simancas, MPD, 13/147
Cette représentation en plan et coupes de la citadelle, datée de 1744, permet de visualiser très précisément l’ensemble des constructions situées à l’intérieur de l’enceinte. Les bâtiments massifs en pierre de taille et à structure voûtée s’échelonnent sur une succession de terrasses taillées dans le rocher naturel.
Plan d’une partie de la forteresse d’Oran où les habitations sont disposées pour servir d’hôpital à la garnison, 1741
Espagne, Archivo General de Simancas, MPD, 13/149
Après l’abandon d’un projet de construction d’un hôpital militaire dans la partie basse de la ville, un nouveau projet est établi pour son édification à l’intérieur de la citadelle, avec la réutilisation et la rénovation de bâtiments existants. Ce plan du rez-de-chaussée de l’hôpital militaire figure également les deux grandes citernes creusées dans le rocher.
Vue générale de la citadelle
© Alice Sidoli, 2016
À gauche de l’image, en contrebas de l’enceinte, la ville espagnole. De l’autre côté de l’oued (arrière-plan de l’image), les extensions du XIXe siècle.
Vue rapprochée de la citadelle
© Alice Sidoli, 2016
Au premier plan, la tenaille située à l'extrémité ouest (partie haute) de la citadelle.
Vue de la porte d'Espagne
© Antonio Bravo Nieto, 2015
Il s’agit de la porte la plus ancienne et la plus monumentale d’Oran.
x
<
>
2 - 6